Le ministre maltais des Affaires étrangères, Evarist Bartolo a appelé l’Union européenne (UE), lors d’un point de presse à l’issue de ses entretiens avec son homologue espagnole, Arancha Gonzalez Laya, à s’inspirer de l’expérience hispano-marocaine en matière de gestion des flux migratoires.
M. Bortolo a déclaré, jeudi à Madrid, que l’UE peut tirer profit de l’expérience entre les deux pays voisins, l’Espagne et le Maroc pour créer des « canaux d’immigration légale et de salaires décents ».
Le chef de la diplomatie maltaise a plaidé pour une aide européenne aux pays de transit comme le Maroc, tout en soulignant que la réforme de la politique migratoire préparée par l’UE devra « s’attaquer à la racine du problème », et non seulement se concentrer sur la répartition des migrants arrivant sur le territoire européen.
Dans ce sens, M. Bartolo, explique qu’il faut conclure des accords avec les pays africains pour mettre en œuvre « un commerce équitable qui génère de l’emploi et de la richesse pour que les jeunes ne perdent pas la vie au Sahara ou en Méditerranée ».
« Nous ne pouvons pas continuer à enlever des ressources et des jeunes de l’Afrique et nous attendre à ce que les pays africains aient des ressources pour s’en sortir », poursuit-il.
En effet, la crise sanitaire de la Covid-19 a touché de plein fouet le continent africain, elle a eu de une forte impact économique qui, selon l’OMS, sera la cause d’une explosion de la pauvreté.
A cet égard, M. Bartolo a déclaré que l’augmentation de la pauvreté poussera jusqu’à 27 millions de personnes dans l’extrême pauvreté et créant ainsi davantage de pression migratoire en direction de l’Europe.
La ministre espagnole, quant à elle, a mis l’accent sur la nécessité de la « solidarité » européenne dans la gestion du phénomène migratoire, faisant valoir que pour le gouvernement progressiste de son pays « la solidarité est un concept de base dans la politique migratoire ».
A rappeler que la coopération hispano-marocaine permet d’endiguer la vague de la migration de manière considérable. En 2019, quelque 1.192 embarcations étaient arrivées sur les côtes espagnoles, contre 2.109 embarcations à fin décembre 2018, soit une régression de 43,5%.