Le Ministère de l’éducation nationale a opté pour l’enseignement à distance pour la rentrée scolaire prévue le 7 septembre pour le public, le privé et les missions étrangères avec l’exception des cours présentiels pour les parents qui le souhaitent.
Dans un communiqué publié dans la soirée de samedi, le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a annoncé que l’enseignement à distance sera adopté comme principal modèle pédagogique au début de l’année scolaire 2020-2021 dont le coup d’envoi sera donné le 7 septembre, pour tous les cycles et niveaux confondus, dans l’ensemble des établissements publics et privés ainsi que dans les écoles des missions étrangères.
Cette décision trouve son fondement dans la situation épidémiologique inquiétante que vit actuellement le pays, marquée par une augmentation sensible des cas de contamination, du nombre de cas critiques et de décès, précise le communiqué. Elle ne concerne que le début de la rentrée scolaire et pas obligatoirement l’intégralité de l’année scolaire et pourra donc être adaptée en fonction de la situation épidémiologique.
En revanche, le ministère a laissé ouverte la possibilité d’adopter le présentiel à titre d’exception. Selon le communiqué, l’enseignement en présentiel sera assuré pour les apprenants dont les parents optent pour ce modèle, sachant qu’un mécanisme sera établi pour permettre aux familles de faire un tel choix.
Le ministère a également annoncé qu’il va mettre en place un protocole sanitaire strict imposant une liste de mesures sanitaires telle que le port du masque dès la cinquième année du primaire, la distanciation physique et la réduction du nombre des élèves dans les classes.
Concernant l’examen régional unifié de la première année de Baccalauréat, il a été décidé de le reporter jusqu’à nouvel ordre sachant qu’il était initialement programmé les 4 et 5 septembre.
En envisageant la possibilité de l’enseignement présentiel même à titre d’exception, le Ministère de l’éducation nationale fait preuve d’ambigüité. Il s’agit d’une manière de s’extirper de toute responsabilité au cas où il y aurait contamination des élèves dont les parents ont choisi le mode présentiel.
Au final, le communiqué du ministère de l’éducation nationale semble vouloir ménager le chou et la chèvre en imposant un enseignement à distance généralisé tempéré par la possibilité de recourir au présentiel en cas de demande des parents selon des modalités et mécanismes qui restent à préciser.
Cette manière de faire laisse planer de nombreuses suspicions quant aux réelles intentions du gouvernement: s’agit d’une manière habile de rejeter la responsabilité de potentielles contaminations sur les parents ? Est-ce une manière de préparer l’opinion publique à un reconfinement généralisé dont l’enseignement à distance serait un corollaire logique et qui sera annoncé à la veille de la rentrée scolaire? … telles sont entre autres questions, les interrogations qui animent la rue marocaine après la publication du communiqué du département de Saïd Amzazi. Les prochains jours nous diront ce qu’il en est vraiment.