Environ 300 Marocains bloqués à Sebta et Melilla depuis la fermeture de la frontière en raison de la pandémie, ont pu revenir au Maroc, ont annoncé mercredi les autorités espagnoles.
Environ 200 personnes ont quitté Melilla depuis 10H00 locales (08H00 GMT) et leur transfert s’est terminé peu après 16H00 (14H00GMT). Tout s’est déroulé dans l’ordre, en respectant les distances de sécurité et sans aucun incident, a indiqué la préfecture dans un communiqué.
Afin de laisser le temps aux autorités marocaines de faire des tests du Covid-19, un autre groupe de Marocains quittera Melilla vendredi, a-t-il ajouté.
«100 Marocaines – 98 adultes et 2 mineures – sont retournées dans leur pays» depuis Sebta, a annoncé pour sa part un porte-parole de la préfecture de l’enclave. D’autres groupes partiront dans les jours à venir, a-t-il poursuivi sans donner de détails.
Rappelons qu’en mai, un premier groupe de 500 personnes avait pu retourner au Maroc depuis les deux enclaves. En raison de la fermeture des frontières marocaines, l’Espagne ne pouvait plus expulser les migrants marocains entrés à Melilla ou Ceuta de manière clandestine.
Début septembre, le Conseil de l’Europe a demandé à l’Espagne d’améliorer la situation des centaines de migrants regroupés dans des arènes surpeuplées à Melilla, où il était difficile de «respecter les mesures» de sécurité sanitaire, selon Dunja Mijatovic, la commissaire pour les Droits de l’Homme de l’organisation.
Plusieurs ONG ont saisi le Défenseur du peuple espagnol pour dénoncer cette situation, dont la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR).
Ces arènes sont un lieu «qui n’a pas été construit pour héberger des personnes, avec des infrastructures provisoires, peu de toilettes, sans installations adaptées. Il y a des femmes, des enfants, des personnes âgées, des personnes de diverses nationalités», selon Laura Serrano, responsable de la CEAR à Melilla.
Les arènes ont abrité près de 500 personnes durant plusieurs semaines, le centre d’accueil provisoire de Melilla étant lui aussi débordé avec un taux d’occupation deux fois supérieur à sa capacité d’accueil de 780 places, a précisé Mme Serrano.