Le premier secrétaire du Mouvement sahraoui pour la paix, Hach Ahmed Baricalla, a adressé une lettre à Staffan de Mistura, représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, dans laquelle il souligne la détérioration des conditions de vie des Sahraouis, tant “dans les camps de réfugiés” que “dans le territoire sous administration marocaine”.
A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Humanité, permettez-moi d’attirer votre attention en tant qu’Envoyé Spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental sur la détérioration des conditions de vie dans les camps de réfugiés sahraouis et aussi dans le territoire sous administration marocaine.
À Tindouf, la situation est de plus en plus préoccupante, non seulement en raison des conditions extrêmes, mais aussi de la présence limitée et du rôle déficient du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui laisse des dizaines de milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, sans protection ni assistance adéquates.
Une autre source d’inquiétude est le manque de liberté et l’insécurité due aux restrictions imposées par le Polisario dans les camps et à l’activité croissante des mafias de la drogue et du crime organisé.
Dans les villes du territoire, le mécontentement grandit également, surtout parmi les jeunes et la classe ouvrière, en raison du manque d’emplois et des inégalités résultant d’une gestion médiocre et injuste de la part des membres de l’élite politique et des élus.
Pour toutes ces raisons, ajoutées à la prolongation de l’exil, à la paralysie du processus politique à Genève et donc à l’incertitude et au manque d’attentes, les Sahraouis dans leur ensemble perdent la foi et la confiance dans le système de l’ONU et ses instruments.
Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, je pense que tant que la confrontation entre l’Algérie et le Maroc, les deux principales puissances du nord-ouest de l’Afrique, persistera, tout progrès vers un règlement sera difficile, surtout au milieu des tempêtes de la nouvelle situation régionale et internationale.
Pour sortir de l’impasse, il convient de privilégier des initiatives ou des actions visant à restaurer et à renforcer la confiance entre les Sahraouis eux-mêmes en favorisant un dialogue ouvert entre les différentes factions et sensibilités politiques, bref, en accordant un rôle plus important aux représentants de la société civile, aux femmes, aux jeunes et surtout à l’autorité traditionnelle incarnée par les notables tribaux. Cette approche, insuffisamment explorée par les médiateurs précédents, pourrait générer le climat de confiance indispensable pour réduire la tension dans la région et ouvrir la voie à une solution de compromis sous garanties internationales.
Afin de contribuer à vos efforts personnels pour la paix, le Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP) convoquera prochainement un nouveau dialogue sahraoui dans le cadre de la 2ème Conférence Internationale pour la Paix et la Sécurité au Sahara Occidental. Il serait important et encourageant que vous ou un membre de votre bureau puissiez assister à cet événement. Nous prévoyons d’inviter une délégation du Polisario et un groupe important de notables tribaux du territoire et des camps de Tindouf
Source : Atalayar